Résumé: Commission d'enquête sur les questions relatives
à la Central Railway Company et à
la New Brunswick Coal and Railway Company,
1909
À l'instar d'un certain nombre d'autres récits sur la construction des chemins
de fer au
Canada, la Commission qui a examiné la construction d'un tronçon de quinze
milles de voie
ferrée entre Chipman et les champs houillers de Newcastle a mis à jour des preuves manifestes
de malversations, de corruption, de pots de vin, de destruction de preuves et de conflits
d'intérêts flagrants. Les juges-commissaires P. A. Landry, Fulton MacDougall, et Almon
Tweed ont été nommés à la commission pour
enquêter sur les façons de procéder de la New
Brunswick Coal and Railway Company, soit l'entreprise de chemin de fer qui a obtenu le
contrat de construction du tronçon en question de 1901 à 1905, au moment
où le lieutenant-gouverneur a placé la société en tutelle.
Tout comme pour les réactions du commissaire McQueen à la
lumière des résultats de
son enquête sur la "pomme de terre patriotique," les commissaires ont exprimé
sans équivoque
leur surprise et leur dégoût pour la façon dont l'entreprise a mené
ses affaires entre 1901 et
1905. De plus, à l'instar de l'enquête du commissaire sur la pomme de terre
patriotique, les
actes délictueux découlaient de l'adjudication de contrats gouvernementaux
à des personnes
étroitement liés au gouvernement, en l'occurrence le secrétaire de la
province et le procureur
général.
Le rapport de la commission est un véritable réquisitoire contre toutes les
personnes
incriminées. Ainsi, les commissaires précisent que "l'entreprise n'a jamais
exercé les fonctions
habituellement dévolues à une entreprise constituée en corporation; ce
n'était à toutes fins utiles
que l'antichambre d'un ministère désorganisé du Gouvernement
provincial." Les commissaires
signalent par ailleurs que non seulement l'entreprise s'est-elle montrée négligente
dans ses
pratiques comptables, mais "il est très clair que les personnes qui contrôlaient
l'entreprise n'ont
jamais eu la moindre velléité de tenir des livres comptables à des fins
d'examen public."
Enfin, la commission a recommandé que l'on tienne directement responsable des
fonds
non consignés les administrateurs de l'entreprise, y compris le procureur
général et le secrétaire
de la province. En outre, à la lumière de "leur interprétation
généreuse de toutes les
circonstances entourant la transaction", les commissaires ont tenu les administrateurs
personnellement responsables de la somme de 134 035,35 $.
h.c.
Commissaires:
Sir
Pierre-Armand Landry
Fulton MacDougall
Almon I. Tweed.